Une étude récente a révélé que plus de 200 ustensiles de cuisine en plastique noir, comme des louches, spatules, et récipients alimentaires, contiennent des retardateurs de flamme, des substances chimiques toxiques présentant des risques pour la santé.
Les ustensiles de cuisine en plastique noir peuvent-ils réellement nuire à la santé ? Cette question trouve un écho dans une alerte lancée par Toxic-Free Future, une organisation de recherche américaine. Publiée dans la revue Chemosphere, leur étude met en lumière la présence généralisée de retardateurs de flamme dans les ustensiles de cuisine, les jouets pour enfants et d’autres articles du quotidien. Ces produits chimiques, ajoutés pour réduire l’inflammabilité des matériaux, sont toutefois reconnus pour leurs effets néfastes sur la santé. La chaleur, en particulier lors de la cuisson, favorise la migration de ces composés dans les aliments, rendant l’utilisation des ustensiles de cuisine en plastique noir particulièrement préoccupante.
Les risques liés aux retardateurs de flamme
Les retardateurs de flamme sont associés à plusieurs problèmes de santé, notamment des perturbations endocriniennes qui affectent le système hormonal, ainsi qu’à des maladies comme le cancer, le diabète et les troubles thyroïdiens. Megan Liu, responsable scientifique chez Toxic-Free Future, rappelle les dangers de ces produits : « Lorsque des ustensiles de cuisine en plastique noir sont utilisés, le risque de contamination chimique est élevé. » En effet, ces substances toxiques migrent facilement dans la poussière domestique et la salive des jeunes enfants, exposant ainsi de nombreux individus, comme l’a démontré une autre étude révélant la présence de retardateurs de flamme dans le lait maternel de 50 femmes.
Le problème du recyclage du plastique noir
Pourquoi retrouve-t-on ces substances dans les ustensiles de cuisine en plastique noir ? Le recyclage de ce type de plastique est complexe, car les systèmes de tri optique ne reconnaissent pas le pigment noir. En conséquence, certains fabricants utilisent des composants électroniques recyclés, comme des couvercles de téléviseurs traités avec des retardateurs de flamme, pour produire ces ustensiles. Or, même après le recyclage, ces produits chimiques demeurent présents dans le plastique, souvent à des concentrations élevées.
Des substances toxiques dans 85 % des produits testés
L’étude a analysé 203 articles en plastique noir, dont des jouets et des ustensiles de cuisine en plastique noir. Les résultats sont alarmants : 85 % des articles contenaient des retardateurs de flamme, avec des concentrations maximales dans certains récipients alimentaires et spatules. Parmi ces produits, le décabromodiphényléther (DBDPE), un retardateur de flamme bromé interdit en 2021 par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), a été retrouvé, démontrant un contrôle encore insuffisant des substances interdites.
Comment protéger sa santé ?
Pour limiter les risques, les chercheurs recommandent de remplacer les ustensiles de cuisine en plastique noir par des alternatives plus sûres comme l’acier ou le silicone, moins susceptibles de libérer des substances nocives. Les récipients et couvercles en plastique noir, en particulier lorsqu’ils sont exposés à la chaleur, doivent également être évités pour minimiser la migration des produits chimiques dans les aliments.
En remplaçant simplement les ustensiles de cuisine en plastique noir par des matériaux non toxiques, il est possible de réduire l’exposition aux substances chimiques et ainsi de protéger la santé au quotidien.